Jour 7 : Porto Vecchio - Zicavo
L'intérieur et les montagnes

Ce matin c'est direction le royaume du virolo et de la Corse profonde, direction plein centre et les montagnes. Je quitte rapidement la côte, les virages et les ascencions s'enchainent, presque sans fin au milieu de forêts de pin et de montagnes qui se dessinent de plus en plus hautes. La mer finit par disparaitre en me laissant un dernier regard de son oeil bleu profond. Sur cette route je fais un petite pause au petit lac de l'Ospédale. On ne peut s'empêche de succomber à son calme et sa beauté. Ce paysage me rappele un peu les lacs finlandais.

La route continue encore et encore à serpenter au milieu des montagnes qui défilent à l'infini sous mes yeux. Derrière chaques virages se cachent une nouvelle vallée. Je finis par trouver le début de la D69, le clou de la journée, qui traverse le centre de la Corse du Nord au Sud. La route devient de plus en plus petite, plus aléatoire, les villages et hameaux de plus en plus reculés. Petite halte dans le vilage de Aullène et première rencontre avec un cochon sauvage, en plein village. Le jambon de ce midi qui se fait la malle ! A la sortie du village un panneau indique que la route est très difficille dans 16km. Pas trop de problème, j'ai le temps et je pense que ce ne devrait pas poser trop de problème, je continue donc mon chemin. La route rétrécie de plus en plus jusqu'à ne devenir qu'un ruban de bitume parsemé de graviers. Au col de la Vacchia, le paysage est irréel : Me voici au milieu des montagnes, au premier plan l'herbe rase et les rochers et au loin quelques sommets enneigés, pas une âme qui vive à des kilomètres à la ronde. J'ai l'impression d'être au sommet de la Corse, dans son coeur. Un endroit de rêve.

Je finis par redescendre de mon nuage et je commence ma descente en suivant toujours la route D69. Je ne tarde pas à rencontrer un panneau indiquant à nouveau "route très difficile sur 5.5km". Erreur la route n'est pas difficile, elle a carrément disparue ! Il ne reste plus qu'une piste défoncée et recouverte d'un chaos indescriptible de pierres ! Que faire ? Faire demi tour, mais pour quelle autre route, c'est la seule à des kilomètres à la ronde. Je suis presque arrivé à Zicavo, prendre un autre chemin me ferait faire un énorme détours. Je décide tout de même de poursuivre, ce n'est pas cette route qui va m'arrêter je me suis bien sorti des pistes islandaises. Et bien j'avoue que ca n'a pas été une partie de plaisir. Chaotique était bien le mot, heureusement que la route descendait car avec le SV je pense que la montée aurait été impossible, même avec un trail. J'ai quasiment laisser la moto en roue libre dévaler comme elle pouvait la "route" ou plutôt les rochers ou la poussant sur les quelques 5.5km de piste, un très long moment de solitude. Mais une joie certaine en voyant de nouveau le bitume réapparaitre, j'avais finalement réussi la traversée. Il ne me reste alors que quelques kilomètres ju'squ'à Zicavo, le temps de me remettre de mes émotions.

Malheureusement l'hébegement ce soir là est une mauvaise plaisanterie car très mauvais: Un lit superposé dans un abri de jardin d'une proprété et salubrité très douteuse. Heureusement le très bon et copieux repas du soir dans l'auberge du coin me fait oublier un peu ces désagréments.

Nouvelle journée, nouvelle facette de la Corse et nouvelles émotions. Décidement ce voyage me laissera des souvenirs marquant...